Marguerite Duras, des des premieres lignes de L’Amour, via l’economie des moyens, suggere du regard le plus penetrant, observe ses personnages, leurs mouvements, le paysage dans lequel ils evoluent.

Marguerite Duras, des des premieres lignes de L’Amour, via l’economie des moyens, suggere du regard le plus penetrant, observe ses personnages, <a href="https://datingmentor.org/fr/swinglifestyle-review/"><img src="https://www.scampolicegroup.com/wp-content/uploads/2020/01/Fotostrana-SCR.jpg" alt=""></a> leurs mouvements, le paysage dans lequel ils evoluent.

Cette simplicite induit une emotion nourrie du depouillement des etres devant l’absurde, la aussi emotion que l’on ressent en parcourant d’la poesie sauf qu’ici ce n’est pas de la poesie.

« Jour » : une soudaine lumiere en un seul mot tel un choc concernant le lecteur qui se laisse mettre. On entre aussi dans autre chose. Meme si l’histoire parai®t banale – mais Cela reste vrai qu’on avance sans vraiment comprendre dans un mystere et un monde nouveaux – Duras menage limite a chaque page des surprises avec ses flashes inattendus. Mais elle en evoque plus qu’elle n’en a l’air. Une femme « pale » chaque lecteur degage ce qu’il sent : la maladie, la solitude qui ne sont nullement dites, tel s’il y avait absence de vie interieure. Les yeux « s’ouvrent douloureusement », plus loin le geste de la femme reste « d’une tendresse desesperee ». Mais que valent ces hypallages par rapport a une poetique qui est ici celle du corps ? Les mots « crient », « devorent », « sang », continuent a Realiser choc tel le mot « enfant » qui contrastent inhabituellement avec « plaisir ».

Paradoxalement, si elle ne comporte aucune trace de lyrisme, l’ecriture durassienne est porteuse d’une emotion qui la rend proche d’une poesie.

L’ecrivaine peint par touches juxtaposees sans adjectifs, sans nuances donc. Elle filme partout ou a le regard, contemporaine par un art qui, chez elle, se depouille, ne tient avec rien, a J’ai limite d’un silence qui fait i  nouveau miraculeusement musique. Le regard-camera opere page apres page des travellings que nous suivons avec l’obeissance du lecteur qui cherche le emotion en voulant encore saisir.

« Apres Duras, il va i?tre difficile d’exprimer 1 anonyme silence car celle-ci l’a fait sans cesser de nous nourrir. Nous sommes nourris, par exemple, dans L’Amour via ce cri qui nous a deja marques au sein d’ Moderato Cantabile » (1).

Duras et l’absence

A la fin du livre l’absence envahit contradictoirement le propos car cette dernii?re concerne bien et tous. La nature a disparu, des parcs aussi, la mer « s’eloigne ». Cela ne demeure plus que le vent « violent » et le soleil mais celui-ci fait dormir et c’est une autre forme d’absence i  nouveau. Apres qu’ils se paraissent arretes de marcher, de bouger, environ mouvement bien Afin de nos personnages pris via le sommeil, necessite annoncee, des le debut du livre ou il s’agissait deja de dormir ou de mourir. Environ clefs pour la salle ou le bal n’a plus lieu. L’absence regne aussi avec nos interdits puisqu’« on n’a gui?re le droit d’ouvrir ». Elle devient s?ur de l’oubli Lorsque l’on lit la phrase-clef prononcee par le voyageur « Je ne sais plus rien » qui rappelle la voix de Rimbaud dans « Matin » criant : « Je ne sais plus parler ».

L’absence envahit jusqu’a l’ecriture ou se repetent sans cesse des locutions negatives. Ainsi le present n’apporte-t-il aucune compensation aux objets et souvenirs disparus. Seul revient le mouvement puisque regard ils font i  chaque fois, exactement tel la fonction cree l’organe, un mouvement qui suit la marche, les marees, la lumiere. La plupart des autres sens sont actifs car on entend des sirenes, on voit du rouge. Cela reste ainsi un sursaut de vie avant la catastrophe. Comme quand on sortait du rien, du neant avant la decoloration finale, celle une mer et du ciel, qui nous fait revenir aux premieres pages de l’histoire ou la couleur avait deja disparu.

Si les paroles ont ete porteuses de silence, le silence, a lui sans elle, a porte le sens, celui d’la fond metaphorisee par une telle absence nommee par touches successives. « Comme quand on etait en presence du travail d’une photographe a toutes les prises avec l’essor de sa pellicule et prisonniere de sa chambre noire » (2).

France Burghelle Rey

(1) Citation de Claude Roy a propos de Moderato Cantabile : « Madame Bovary reecrite par Bela Bartok »

(2) ?uvre au clair, 104 et le Nouveau roman : Une ecole du regard, 111

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